Être freelance,
la nouvelle norme ?

La volonté du start-up studio est de co-construire des business models innovants et disruptifs et qui régiront les modes de fonctionnement de demain. 

Dans cette logique, il est nécessaire de s’interroger sur les tendances de marché. Aujourd’hui, nous nous intéressons au “Freelancing”, la nouvelle tendance de l’emploi.

La tendance a été détectée dans un premier temps aux Etats-Unis où 36% des actifs sont aujourd’hui Freelances. Ce chiffre pourrait dépasser les 50% dans les 10 prochaines années selon l’étude menée par Upwork et le syndicat Freelancers Union*.

Comment expliquer cette tendance de marché ? Cette étude met en avant plusieurs faits intéressants notamment que 63% des indépendants interrogés déclarent être indépendants par choix (ils étaient 53% en 2014) et le même nombre pense qu’avoir un portefeuille diversifié de clients est plus sûr que de travailler chez un unique employeur.

On assiste littéralement à une redéfinition de la notion de stabilité de l’emploi. Se déclarant plus proactifs que les salariés, les indépendants assurent jouer un rôle de plus en plus importants dans l’économie de demain notamment en étant au fait des tendances de marché, en améliorant sans cesse leurs compétences pour décrocher de nouveaux contrats.

L’étude met en avant les raisons dominantes qui motivent les travailleurs à devenir freelances :

• Être leur propre patron
• Choisir quand ils travaillent
• Choisir leurs propres projets
• Choisir où ils travaillent
• Gagner plus d’argent

Qu’en est-il en France ?

En 10 ans, le nombre de freelances a augmenté de 120%. Ils sont désormais plus de 830.000 en France, soit plus de 10% des actifs.

Une étude similaire menée par Hopwork et Ouishare dresse leurs portraits : 90% des freelances le sont devenus par choix. Et surtout, 91% des personnes interrogées ne voudraient pas retourner à leur ancien statut de salariés.

Ce qui motive principalement ce choix est l’indépendance qu’offre le statut. L’important pour eux est :

• D’organiser son emploi du temps (52%)
• Choisir ses clients et ses projets (47%)
• Choisir son lieu de travail (46%)

L’étude fournit des infographies intéressantes sur l’origine des Freelance ou leur motivation (voir plus bas).

Alors, quel est l’avenir du travail indépendant en France ?

On constate depuis 10 ans une légère augmentation du statut d’indépendant.

Six évolutions majeurs sont à l’origine de la croissance de ce statut selon l’observatoire ALPTIS de la protection sociale :

• Les évolutions législatives : par exemple, la possibilité depuis 2003 de cumuler des indemnités chômage avec une activité indépendante ou encore la création du statut auto-entrepreneur en 2008.
• La précarisation du marché du travail : Le CDI est toujours considéré comme le grâle, mais sa part diminue lentement (-2 points depuis 10 ans). De l’autre côté, on assiste à une explosion de la part des CDD. En 2015 : 85% des nouvelles embauches se font en CDD (+10 points depuis 10 ans). Le marché du travail se dualise entre le CDI et les formes flexibles.
• La baisse des revenus pour les salariés, hausse pour les indépendants.
• Le développement de l’externalisation par les entreprises : Les entreprises françaises réalisent un recentrement sur le coeur de métier compte tenu de la mondialisation et de l’augmentation de la concurrence. L’externalisation concerne les activités secondaires (nettoyage, etc.) mais s’étend de plus en plus aux activités stratégiques et qualifiées (conseil, informatique, communication…).

En 2015, 27% des dirigeants d’entreprises (et 19% des français) affirment avoir déjà fait appel à un auto-entrepreneur et 67% d’entre eux sont convaincus que le recours à ce mode de travail va se développer. Cela s’explique par le fait que :

• Cela est moins coûteux qu’une embauche,
• Cela s’adapte aux projets de l’entreprise,
• le numérique facilite ces modes d’embauches grâce au travail à distance ,
• L’apparition des plateformes en ligne pour l’emploi,
• Le décalage entre les attentes des travailleurs et le management d’entreprise : la plupart des français considèrent que le travail occupe une place très importante dans leur vie et qu’il est source d’épanouissement professionnel et personnel. Cependant, des sources de frustrations sont constatées :
• le manque d’autonomie dans les projets,
• le manque de reconnaissance de leurs performances et de leurs compétences.

Même si l’émergence de ce statut peut induire des tensions dans la société comme une précarisation certaine (cumul des activités, dépendance à certains donneurs d’ordres – livreurs…) ou une distorsions de concurrence (taxis vs VTC), certains parlent d’unification du statut du travailleur avec la mise à disposition de droits fondamentaux (protection sociale, droits individuels et collectifs) ayant plusieurs impacts :

• La réduction de la précarité de certains travailleurs via notamment la création d’une assurance chômage.
• L’augmentation de l’attractivité du travail indépendant.

Ainsi, l’indépendance peut aller de paire avec l’accès à des offres de missions dont les objectifs sont clairs et les résultats sont perceptibles ce qui représente une source d’épanouissement ou encore à des relations d’emplois caractérisées par plus d’autonomie.

Les chiffres sont saisissants: 80% des 18-35 ans considèrent que le travail est une source d’épanouissement, mais la moitié considère manquer de reconnaissance dans leur travail. L’indépendance ou l’entrepreneuriat apparaissent comme la nouvelle solution pour répondre à ces tendances.

Autre chiffre, près de 60% des jeunes se disent intéressés par l’idée de créer une entreprise ou de travailler à leur compte. ¼ des créateurs d’entreprises ont aujourd’hui moins de 30 ans.

En tant que chef d’entreprise ou de futur chef d’entreprise, startup ou non, il faudra tenir compte de ces évolutions pour construire un business model viable et en phase avec son marché.